Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Mesdames, messieurs,

Bienvenue à la COP15 ! Avec la permission du Président Ouattara, je vous dis AKWABA. Bienvenue à Abidjan.

De San Pedro à Korogho, de Man à Boundoukou, d’Aboisso à Odienne : la Côte d’Ivoire dispose de ce magnétisme extraordinaire, cette hospitalité exceptionnelle qui explique pourquoi ce pays attire autant de talents et de touristes.

AKWABA, au pays de la plus grande basilique au monde. Au pays des mystérieux ponts de liane dont on attribue la construction aux génies de la forêt.

AKWABA, au pays des diversités culturelle et cultuelle, dans l’unicité.

Au pays de l’inclusion dont on admire la tolérance et le vivre-ensemble, ancrés dans la culture de la parenté à plaisanterie. Peu importe qu’on l’appella Tu-pké, Sanakouya ou Rakiré, cette tradition, remontant pourtant à 1235, décrispe les tensions entre communautés et caractérise la tolérance, la diplomatie, et la réconciliation sociale.

Monsieur le Président,

Majesté,

Excellences,

Mesdames et messieurs,

Nous sommes réunis dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, un traité universel, fort de 197 Parties. Au cœur des préoccupations de cet Accord de la génération de Rio, se posent les problématiques de la sécheresse et de la dégradation des terres.

Les cycles de sécheresse sont observés depuis des siècles. Cependant, les fréquences et intensité notées ces dernières années ont une corrélation désormais avérée avec le changement climatique. La sécheresse a ceci de vicieux qu’elle érode l’économie et désagrège les sociétés.

La sécheresse n’est pas seulement un déficit pluviométrique. La sécheresse porte un visage humain affectant les plus vulnérables, y compris les éleveurs, les petits producteurs, les femmes et les enfants.

Lorsqu’elle se manifeste sous forme de feux de brousse ou de forêt, la sécheresse laisse des traces indélébiles : la nature est défigurée.

Aucune région du monde, aucun pays n’est immunisé contre la sécheresse. Mais tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne.

On le sait trop bien désormais : lorsque survient une épidémie, les sujets immuno-déficitaires demeurent les plus vulnérables aux virus.

Par analogie, les pays les plus démunis sont toujours les plus vulnérables aux sécheresses.

Quant à la dégradation des terres, nos études les plus récentes ont révélé qu’un habitant sur deux dans le monde est affecté par la perte de la productivité des terres.

Jusqu’à 40% de la superficie du globe connaît une forme de dégradation des milieux terrestres.

Les risques économiques sont sévères : jusqu’à la moitié du PIB mondial pourrait être affecté.

Au-delà, nos études ont aussi démontré que les pertes de terres fertiles entraînent des conséquences sur la santé humaine.

La perte des terres productives amplifient les migrations ; elle provoque pauvreté, troubles sociaux et insécurité.

La dégradation des terres émet du carbone, exacerbe le changement climatique et la perte de la biodiversité.

Enfin, les pertes de terres productives exacerbent les inégalités : les petits producteurs étant étouffés économiquement et socialement.

Les femmes rurales productrices sont généralement reléguées au bout de la chaîne ; elles sont souvent dépossédées des petits lopins de terre où elles étaient confinées.

Nos études ont révélé que même en ce 21ème siècle, les femmes sont privées de l’héritage de leur époux décédé dans plus de cent de pays dans le monde.

Majesté,

Excellences,

Il est maintenant établi qu’un leader qui perd ses terres productives est assimilable à un pilote qui connaît une soudaine perte d’altitude, voire une perte de contrôle de son aéronef.

C’est à ce titre que nous saluons vivement la présence à cette Conférence, de Chefs d’Etat et de Gouvernement, qui saisissent toute la centralité de ces questions.

La gestion des terres concerne autant l’agriculture que l’économie, la sécurité que l’environnement, la diplomatie que l’administration territoriale; autant la forêt que la recherche scientifique ; autant la société civile que les communes rurales.

La terre nous nourrit.

La terre nous vêtit.

Elle nous fournit l’eau que nous buvons, autant que l’air que nous respirons.

De la santé de nos sols, dépend notre économie ainsi que notre propre santé.

Mais il y a espoir. Et vous me permettrez de conclure par ce point.

La dégradation des terres n’est pas une fatalité.

La réparation est possible.

En effet, la restauration des terres dégradées est réalisable à moindre coût.

Investir dans la réparation des terres dégradées est donc économiquement rentable ; techniquement faisable ; socialement souhaitable et bien entendu, écologiquement profitable.

Chaque unité monétaire investie dans la restauration des terres peut générer jusqu’à 30 fois sa valeur.

Au niveau mondial, jusqu’à 50 points de PIB pourraient ainsi être gagnés d’ici 2050. Pourvu qu’on prenne le virage maintenant. Et de manière décisive.

Une sagesse africaine ne dit-elle pas : «quand la tête est là, le genou ne doit pas prétendre porter le chapeau».

Je vous remercie.

La 15ème Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification et la Sècheresse (CNULC) s’est ouverte à Abidjan ce lundi 9 mai 2022, en présence du Président ivoirien, Alassane Ouattara, entouré de plusieurs de ses homologues.

Unique plateforme de discussions pouvant déboucher sur un accord international juridiquement contraignant sur la gestion durable des terres, la COP 15 qui réunit dirigeants de haut niveau, gouvernements, secteur privé, partenaires stratégiques et société civile, a pour objectif général de léguer un héritage pratique pour promouvoir la gestion durable des terres en Côte d’Ivoire, en vue d’anticiper sur les effets de la désertification.

"Terres. Vie. Patrimoine : D’un monde précaire vers un avenir prospère", c’est sur ce thème que les 5 000 délégués et 1 000 experts présents à la COP 15 plancheront durant les deux prochaines semaines. La restauration des terres et relance économique post-pandémique ; la résilience aux sécheresses ; le rôle de la jeunesse dans la gestion du foncier ; l’impact des modes de production et de consommation sur la gestion des terres ; et le genre et la sécurité alimentaire constituent des thématiques qui seront abordées durant les travaux.

Outre le Sommet des Chefs d’États ; la COP 15 enregistrera entre autres les réunions statutaires entre les délégations officielles des différents pays pour analyser les situations de leurs pays respectifs vis-à-vis de leurs engagements lors des précédentes COP ; le Huit-clos des femmes (Caucus des Femmes) pour débattre des défis au féminin à relever pour l’épanouissement de la gente féminine dans les régions où cela est encore nécessaire ; et le Forum de la jeunesse au cours duquel les jeunes des pays présents partageront leurs expériences.

Selon les statistiques des Nations Unies, plus de la moitié du PIB mondial dépend des écosystèmes naturels. Pourtant, actuellement 40% de la population mondiale subie directement les conséquences désastreuses de la dégradation des terres, dues à l'urbanisation rapide et incontrôlée combinée aux systèmes d’exploitation et de production agricoles non durables, la croissance démographique, l'industrialisation et le développement d’infrastructures.

Les conséquences de ces pratiques sont énormes tant aux niveaux économique, environnemental, sanitaire et du bien-être. Selon les estimations, l'économie mondiale accusera une perte énorme de 23 milliards de dollars d'ici 2050 du fait de la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse. En Côte d’Ivoire, les experts confirment un niveau critique de dégradation des terres et des forêts, d’autant plus qu’actuellement environ 60% du couvert végétal ivoirien est concerné par ce fléau.

Le Premier Ministre ivoirien, Patrick Achi, a présenté, l’initiative d’Abidjan visant à créer les conditions d'une durabilité environnementale.

Il s’exprimait à l’ouverture du Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernements dans le cadre de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP15), le 09 mai 2022 à Abidjan.

« L’initiative d’Abidjan constitue une réponse globale et intégrée, qui vise tout d’abord à créer les conditions d'une durabilité environnementale, à replacer ensuite le secteur agricole dans un rôle puissant de création d’emplois et de revenus, à produire enfin un équilibre social qui garantisse à toutes les couches de la société, le droit à une alimentation équilibrée et à une vie plus décente », a déclaré Patrick Achi.

Selon le Chef du gouvernement, cette initiative d’Abidjan, inspirée de la vision du Président Alassane Ouattara, est donc une approche globale et novatrice pour une nouvelle prospérité. Sa mise en œuvre nécessitera un plan d’investissement massif de 1,5 milliard de dollars sur les 5 prochaines années.

L’initiative d’Abidjan est également un héritage, un devoir absolu de garantir que la terre, source de toute vie, pourra demain, continuer de profiter aux générations futures, avec la même beauté, la même abondance et la même durabilité.

Organisée autour de 4 composantes, l’Initiative d’Abidjan porte sur la lutte contre la déforestation et sur la restauration des forêts, dont l'objectif est de restaurer 20% du couvert forestier initial d'ici la fin de la décennie. Elle porte aussi sur l’amélioration de la productivité agricole ainsi que sur l’identification des chaînes de valeur du futur. Enfin, elle vise également à rendre les chaînes de valeurs actuelles plus durables. Ces nouvelles chaînes de valeurs sont respectueuses des sols et vont résister au changement climatique, à en croire Patrick Achi.

 

Au terme d'une visite, le jeudi 05 mai 2022 au Sofitel Hôtel Ivoire d'Abidjan, site prévu pour accueillir du 09 au 20 mai, la 15ème Conférence des Parties sur la désertification et la sécheresse (COP 15), le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Jean-Luc Assi, s'est dit satisfait des préparatifs.

"Au terme de cette visite, je me suis rendu compte que le travail est très bien avancé. Nous sommes pratiquement à 90% et nous en sommes satisfaits Nous réservons la finition des 10% restants pour demain et après-demain et tout sera prêt. Nous pouvons rassurer la population ivoirienne et le monde entier que tout est fin prêt et qu'ils auront droit à une très belle Cop 15", s'est félicité Jean-Luc Assi.

Au nom du gouvernement, il a rassuré tous les partenaires que la Côte d'Ivoire a la capacité nécessaire pour organiser la Cop 15 dans de très bonnes conditions.

Le président du comité d'organisation de la Cop 15, Abou Bamba, a expliqué que la visite a concerné la salle des fêtes du Sofitel Hôtel Ivoire qui va abriter le sommet des Chefs d'État et présidents des institutions et la salle prévue pour l'ouverture de la réunion plénipotentiaire.

"Nous avons vérifié la conformité de ces salles, notamment les micros, les chaises, la disposition, les câblages, l'internet, le WiFi, l'éclairage, les écrans, etc. Tout est fin prêt. Nous en sommes pleinement satisfaits", a-t-il dit.

Considéré comme le plus grand événement organisé en Côte d'Ivoire, la Cop 15 va accueillir près de 5 000 participants venant de 196 pays.