Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Le Ministre de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique (MINEDDTE), Monsieur Jacques Assahoré KONAN a officiellement annoncé une avancée significative dans la lutte contre le changement climatique. C’était le 5 décembre 2023, à l’occasion d’un side-event tenu au pavillon de la Côte d'Ivoire à la COP 28 de Dubaï.

« La Côte d'Ivoire a réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7 millions de tonnes équivalent carbone (tCO2eq) sur la période 2020-2021, grâce au Projet de Paiement des Réductions d’Emissions autour du Parc National de Taï (PRE) », a-t-il déclaré.

Monsieur le Ministre a rappelé, dans son intervention, le succès de la première phase du projet d'investissement forestier de 15 millions de dollars US sur la période 2018 - 2023, financé par le Fonds d’Investissement Climatique de la Banque Mondiale (FCPF). Ce financement a permis de mettre en œuvre la stratégie nationale REDD+ dans les régions du Sud-ouest et du Centre du pays, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Il a souligné l'importance du rapport sur le développement et le climat (CCDR), élaboré avec le soutien de la Banque Mondiale et a exprimé la volonté du pays de contribuer à la transition écologique par le biais des financements carbone.

Le projet de Paiement des Réductions d’Emissions autour du Parc National de Taï (PRE), exécuté depuis 2020, a été salué comme un modèle pour la réduction des émissions dans cinq régions du Sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Avec un objectif de vendre un minimum de 10 millions de tCO2eq sur la période 2020 - 2024, le PRE s'inscrit dans la démarche du mécanisme REDD+, contribuant ainsi aux objectifs nationaux de réduction des émissions.

Ce side-event a mis en lumière les résultats positifs du PRE, avec une réduction de 7 millions de tCO2eq vérifiée pour la période 2020 - 2021. Les paiements correspondants, estimés à environ 35 millions de dollars US, sont en attente de validation après l'audit réalisé par des experts mandatés par la Banque Mondiale.

Monsieur Eric KONAN, le Coordonnateur du projet, a souligné le rôle essentiel du PRE dans la réalisation des Contributions Déterminées au Niveau National (CDN) de la Côte d'Ivoire. Ce projet pilote offre des perspectives d'expansion, avec une note analytique proposée pour évaluer les opportunités de mise à l'échelle.

La Côte d'Ivoire se positionne comme un acteur majeur dans la lutte contre le changement climatique, démontrant que des initiatives telles que le PRE peuvent non seulement réduire les émissions, mais aussi générer des bénéfices économiques et renforcer la transition écologique du pays. La réduction de 7 millions de tonnes de CO2 marque une étape importante dans la réalisation des objectifs climatiques nationaux et témoigne de l'engagement concret du pays en faveur d'un avenir durable.

 
La Côte d’Ivoire s’est engagée à rehausser ses objectifs d’atténuation, de renforcer sa résilience d’adaptation et d’accélérer les reformes forestières, foncières, énergétiques pour contribuer de manière efficace à la lutte contre les changements climatiques.
 
Dans le cadre de la synergie d’actions entre la BOAD et l’UEMOA pour la mobilisation de ressources, le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Jacques Assahoré Konan, a participé à un panel sur la mobilisation de la finance climatique en Afrique de l’Ouest. Cette initiative qui vise à renforcer la coopération entre l’État et les institutions financières régionales et internationales, s’est tenue à Dubaï, le lundi 4 décembre 2023.
 
Répondant à la question sur l'opportunité de ce partenariat, le Ministre Assahoré a souligné l'ambitieux programme climatique de la Côte d'Ivoire. La mise en œuvre de la CDN jusqu'en 2030 est estimée à 22 milliards de dollars US, représentant 17 % du PIB de 2030. Le scénario d’atténuation, avec trente-huit mesures, coûtera dix milliards de dollars US, créant environ 34,800 emplois.
 
Concernant l'adaptation qui est une priorité nationale, le plan vise à réduire la vulnérabilité dans divers secteurs avec un coût évalué à douze milliards de dollars US d'ici 2030. Cette révision reflète une augmentation significative par rapport aux premières CDN de 2012. Assahoré a salué la synergie entre la BOAD et l'UEMOA, soulignant son importance stratégique pour la Côte d'Ivoire.
 
En marge de ce panel, le Ministre a marqué l’engagement du pays en faveur de l’éducation environnementale. Il a procédé à la signature de la déclaration sur le financement de l’éducation environnementale et climatique au Greening Education Hub, une cérémonie organisée par l’Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR). L’objectif de cette rencontre était de développer un plaidoyer basé sur la mobilisation des financements en faveur de l’éducation environnementale et climatique en Afrique de l’Ouest.
 
La journée s'est conclue par une rencontre avec la Confédération Générale des Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI), soulignant l'engagement du secteur privé à accompagner la Côte d'Ivoire dans l'atteinte de ses objectifs et à favoriser des partenariats pour mobiliser davantage de ressources.

Le 3 novembre 2023, au pavillon de la Côte d'Ivoire à Dubaï, une délégation de haut niveau, comprenant le Vice-Président de la Côte d'Ivoire, des ministres et des partenaires techniques et financiers (PTF), s'est réunie pour participer à un important side event. Il s’agit de la présentation d’un projet novateur axé sur la lutte contre le changement climatique et l'amélioration des conditions de vie des populations à savoir, l'Abidjan Legacy Program.

Abou Bamba, Coordonnateur du Abidjan Legacy Program, a présenté avec enthousiasme , un programme ambitieux visant à restaurer les terres à grande échelle. Lancé par le gouvernement ivoirien en marge de la COP15, ce programme s'inscrit dans la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse. Il bénéficie du soutien technique et financier de partenaires tels que le PNUD, la FAO, le gouvernement allemand et suédois. L'initiative vise à promouvoir la durabilité environnementale des produits de base, tout en renforçant la résilience des communautés et en favorisant l'employabilité des jeunes dans le secteur de l'agriculture résiliente.

Le Vice-Président a souligné l'importance de ces initiatives dans la lutte contre le changement climatique et dans la réalisation des objectifs de développement durable de la Côte d'Ivoire. Aussi, a-t-il reçu officiellement le « rapport sur le climat et le développement de la Côte d’Ivoire », un document stratégique, né de la collaboration entre la banque mondiale et des experts ivoiriens et qui viendra renforcer l’aide à la prise de décision des trajectoires visées par le pays.
Les autorités ivoiriennes, présentes en nombre, ont exprimé leurs attentes élevées quant à l'impact de cette rencontre. Au-delà de la présentation du Legacy Program, l'objectif est de mobiliser des financements auprès des bailleurs pour concrétiser ces initiatives et renforcer les actions de lutte contre le changement climatique.
Les délégués et invités ont pu découvrir les détails du projet présenté, échanger avec les représentants du gouvernement et des partenaires, créant ainsi un espace dynamique d'innovation et d'opportunités.
Cette rencontre a ainsi ouvert une nouvelle page dans le livre des actions climatiques ivoiriennes, mettant en lumière la détermination du pays à être un acteur majeur dans la construction d'un avenir plus durable pour tous.

La COP 28 marque une étape clé dans le processus de mise en œuvre de l’Accord de Paris car, pour la première fois depuis son adoption lors de la COP-21 en 2015, elle va dresser le premier bilan mondial (Global Stocktake ou GST) de l’action climat collectif réalisée à ce jour (ambition, efforts, mesures concrètes,…) et dégager des pistes de solution et d’actions pour « rectifier le tir » afin de rendre la trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et au-delà compatible avec les objectifs de +2°C et de +1,5°C.

A ce titre, le cadre de la phase politique du GST organise plusieurs évènements de haut niveau, notamment une table ronde à laquelle a pris part le ministre Jacques Assahoré KONAN, le 2 novembre 2023.

En Côte d’Ivoire, l'atténuation porte sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à travers quatre secteurs émetteurs identifiés par le GIEC. L’on note l’énergie, les procédés industriels, l'agriculture, la foresterie, et les déchets.

C’est pourquoi, la stratégie bas-carbone, concrétisée par les Contributions Déterminées au niveau National (CDN), vise une réduction significative de 30,41% des émissions d'ici 2030, a-t-il affirmé.

Dans son intervention, le Ministre a indiqué que les mesures prises, au niveau national, comprennent le renforcement du cadre juridique et institutionnel, avec la création de lois spécifiques sur les changements climatiques et la réduction des risques de catastrophes. « En matière d’atténuation, la Côte d’Ivoire veut miser sur la mise en place de comités locaux intégrant les changements climatiques et la Réduction des Risques de Catastrophes (CC-RRC) », a expliqué le ministre.

En poursuivant, il a rappelé que le déploiement d'agendas 21 locaux dans les collectivités territoriales fait partie des axes stratégiques que le pays explorera. «Les agendas 21 locaux contribuent à intégrer les risques climatiques dans les plans de développement local », a-t-il dit avant de souligner que la mobilisation du secteur privé pour des partenariats public-privé, serait un atout majeur pour la résilience climatique des communautés vulnérables.

Au niveau international, le ministre est revenu sur la nécessité de respecter les engagements financiers pour lutter efficacement contre les changements climatiques. Ainsi, a-t-il appelé à opérationnaliser le fonds sur les pertes et dommages, tout en plaidant pour des mécanismes innovants de financement qui permettent de renforcer la résilience des communautés vulnérables.

Sur le plan régional, la mobilisation des fonds au niveau des structures sous-régionales est préconisée, alignée avec l'agenda 2063 de l'Union Africaine.

Le ministre proposé également le développement de programmes ciblés par la CEDEAO et a souhaité un "Plan Marshall Climat" pour l'Afrique.